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André Dupeyrat, ou l’épopée de la Mission française de Papouasie                                                                                          [ 5 / 31 ]

   Il faisait partie de nombreuses associations, comme la Société des gens de Lettres de France, où sa candidature fut présentée le 19 janvier 1959 par Jean Vignaud ; l’Association des écrivains catholiques ; le comité directeur de la Société des explorateurs et voyageurs français, qui éditait des Cahiers des explorateurs auxquels il a collaboré[1] ; le club Connaissance du monde fondé en 1961 par Jean Raspail.
   Il fut aussi nommé Chevalier de la légion d’honneur, sur proposition d’André Malraux : la Croix lui fut remise le 24 mai 1961, en présence de Maurice Herzog, le vainqueur de l’Annapurna, alors Haut Commissaire à la Jeunesse et aux Sports.
   Une mention toute particulière doit être faite de sa participation aux travaux de la renommée Société des Océanistes, dont le siège se trouve au Musée de l’Homme à Paris. Dupeyrat y a présenté des conférences sur diverses matières ethnographiques, comme la répartition des groupes ethniques en Papouasie
[2], qui lui a inspiré une contribution au Journal de la même Société[3]. On trouvera également de lui dans le Bulletin de la Société quelques recensions, notamment du récit fait par Tony Saulnier[4] de l’expédition organisée et dirigée par Pierre-Dominique Gaisseau en Nouvelle-Guinée hollandaise (actuellement l’Irian Jaya), de septembre 1959 à février 1960. Cette équipée inspira un film — Le Ciel et la Boue — très critiquable sur le plan ethnographique, puisque des scènes présentées comme authentiques avaient en fait été recommencées plusieurs fois par des acteurs papous ![5]
   Les archives de la Maison provinciale des Missionnaires d’Issoudun conservent par ailleurs de nombreuses notes de Dupeyrat sur toutes sortes de sujets ; un cahier toilé collectant de multiples informations en matière de médecine, d’astronomie, de pratiques de sorcellerie et de légendes locales ; un autre contenant des mesures anthropométriques et des indices céphaliques ; un dossier sur les langues — innombrables dans cette région du globe — ainsi que le journal manuscrit de l’exploration qu’il fit, entre janvier et mars 1938, dans la vallée de la Kunimaïpa, et qui s’ouvre, à la première page, à la date du 5 janvier, Vigile de l’Épiphanie, sur la fière résolution : « Je vais préparer la venue de la Lumière aux Gentils ».    


[1] On peut citer « Quelques notions sur la Nouvelle-Guinée », dans le n° d’octobre-novembre 1961 (nouvelle série, n° 9-10, p. 4-11) et, en novembre 1965, « L’évolution prodigieuse des Papous » (nouvelle série, n° 17, p. 14-22).
[2] 2 mars 1951 (MSC).
[3] « Les races de la Papouasie », Journal de la Société des Océanistes, 7 (1951), p. 247-249 et, sur le même sujet, « Essai de classification des peuplades de Papouasie », ibid, 21 (1965), p. 79-104.
[4] Né dans l’île de Porquerolles en 1926, il est devenu reporter à Paris Match, qui l’envoya en Inde en 1954. Il avait déjà participé avec Gaisseau à une expédition en Nouvelle-Guinée en 1955, qui donna lieu au livre du premier, Visa pour la Préhistoire. Shangrila, la vallée perdue de Nouvelle-Guinée, Paris, Albin Michel, 1956. En 1956, Saulnier descendit le cours du Niger, de la source à l’embouchure. Pierre-Dominique Gaisseau, né en 1923 à Mézières, avait participé aux opérations de la Résistance française dans la région de Grenoble en 1942-1943. Il mit sur pied l’expédition Orénoque-Amazone en 1948-1950.
[5] Compte rendu dans le Journal de la  Société des Océanistes, 18 (1962), p. 145-149. L’aventure de Gaisseau a inspiré le livre, à vocation très sensationnaliste —  et bourré d’erreurs factuelles — de Tony Saulnier, Les Papous coupeurs de têtes. 167 jours dans la préhistoire, Paris, Éditions du Pont Royal-Hachette, 1960.
                        
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