L'oeuvre
de Sony Labou
Tansi, abondante et multiforme (six romans, des nouvelles, une
douzaine de pièces de théâtre, des poèmes,
d'innombrables «
interventions » dispersées au hasard des médias,
sans compter les inédits),
n'a pas encore suscité, six ans après la disparition
prématurée de l'écrivain
congolais, de très nombreuses études. La critique n'en
est qu'aux premières
explorations de ce continent étrange, obscur et fabuleux.
II s'agissait donc, dans cette rencontre de Montpellier
dont ce livre rassemble les actes, de commencer à ouvrir des pistes ou de valider
des tracés. De mettre du sens dans l'apparent chaos. De respecter la disparate
des thèmes et les contradictions d'une pensée qui craignait moins la
flamboyance que la sclérose. De saisir la vie burlesque et baroque d'un langage
en perpétuelle recréation. Surtout : de faire entendre la voix d'un homme qui
écrivait, dans une lettre de 1988 ici reproduite : « II y a trop de silence dans notre monde. Crever
le silence, c'est vivre. »