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o c i é t é   I n t e r n a t i o n a l e    d ' E t u d e   d e s     L i t t é r a t u r e s    d e     l ' E r e    C o l o n i a l e
                                                                        
               

JEAN SEVRY
Littératures d'Afrique du Sud
Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire
Mention Spéciale
(ADELF)
Paris Editions Karth
Collection Lettres du Sud
2007 , 432  pages  , 29€

ISBN  ISBN 978-2-84586-836-6

 
              Quand on parle de littératures d’Afrique du Sud, on pense tout de suite à quelques romanciers bien connus, tels André Brink, J.M.Coetzee ou Alan Paton. Or cette liste est très incomplète, et elle ne comporte aucun patronyme africain. En effet, en dépit de nombreuses traductions, les productions d’une forte majorité d’écrivains sud-africains restent mal connues.
            Dans ce volume, l’auteur étudie plus de 180 auteurs. Il expose d’abord la genèse de leurs œuvres, qu’elles proviennent d’auteurs blancs, noirs ou métis. Les thèmes que ces littératures abordent dans une multiplicité de genres –nouvelles, poésie, roman, théâtre, oralité- reflètent certes le fardeau de l’histoire et de ses violences, mais ils parviennent pourtant à dégager un espace de liberté où la politique s’associe au rêve.
             Dans un deuxième temps, on verra comment ces écrivains, en dépit de collaborations épisodiques, ont eu tendance, du fait de l’apartheid, à se séparer en deux camps, celui des victimes, et celui des privilégiés. Pour finir, des rapprochements de plus en plus forts se sont opérés autour d’une culture de la protestation. Les nouvelles tendances, apparues après l’élection de Nelson Mandela, confirment cette dynamique et donnent lieu à une floraison des imaginaires.
             Pourtant, chacune des communautés de la « nation de l’arc-en ciel » représentées parvient à garder sa voix, sa spécificité identitaire, sa diversité linguistique (anglais, afrikaans, langues africaines). Tout au long d’une lente évolution, ces œuvres, nées au départ d’une colonie de peuplement qui remonte au XVII° siècle, témoignent d’une grande qualité esthétique. Les femmes y jouent un rôle de plus en plus important.
            De nombreuses citations traduites en français permettent au lecteur de se faire une idée de la variété des textes, et une abondante bibliographie indique des pistes supplémentaires aux futurs chercheurs qui iront naviguer dans ce dédale interculturel.
               
 fg