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Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
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Africains,Asiatiques , mais qui sont donc ces Malgaches ?
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1 : Le témoignage des
contemporains
1.1 : La vision des
militaires
Lyautey est appelé par Galliéni
en 1897 alors que l’insurrection des Menalamba menace les Français. Les deux
hommes viennent du Tonkin et les comparaisons entre les deux pays sont
constantes. Le pragmatisme de Lyautey lui fait analyser et utiliser les
divisions entre ethnies :
Pour le tuyau politique, ici pas de troubles :
les Sakhalaves [sic], les Antankares [Antakarana] et les Antaimoures
[Antaimoro] n’ont jamais accepté la suprématie des Hovas qui leur ont imposé
des fonctionnaires oppressifs et concussionnaires. Ici, ils nous gobent,
comptant que nous ne serons ni l’un ni l’autre ; ils sont doux mais fiers et
suffisamment rossards, très arabes en un mot avec qualités et défauts : à
nous d’avoir le doigté (Lettres, 520)
Chargé de réduire l’insurrection
sakalave de l’Ouest, il exprime à grands traits les oppositions avec les
Merinas, les premiers étant des « sauvages »
et « pauvres grands enfants » (597) dont les hommes sont « assez
beaux et fiers » mais les femmes « hideuses » « vrais
monstres à effrayer les enfants », « loin des Hovas en redingote et
en knikerbroker » (593).
Chargé de la conquête, c’est pour lui l’efficacité qui compte et
non la prise en compte des particularismes : » Le lendemain, dès
l’aube, l’amusant palabre, toujours le même, qu’il s’agisse de nègres
d’Amérique, d’Asie ou d’Afrique » (Lettres, 587)
Les civils cherchent davantage à
comprendre les caractères spécifiques des différentes composantes de la
population, non par intérêt pour eux mais pour mieux les dominer.
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