Dominique Ranaivoson
Il faut
toutefois noter que les responsables de ces revues coloniales ont
favorisé la parution d’œuvres malgaches
francophones, et commenté l’œuvre de certains
auteurs comme Rabearivelo (1903-1937), contribuant à sa
renommée. (1923-1925 puis 1926-1927), dans laquelle les uns et
les autres cherchent de nouvelles formes d’expression en
français. « L’amicale des journalistes et
écrivains de Madagascar » est un autre de ces cercles,
avec aussi Robert Boudry, entouré de Robert- Edward Hart,
Raymond Decary, Camille de Rauville, qui crée en 1937 la revue (
1930-1931)Madagascar continue de fournir aux romanciers un cadre
enchanteur et dangereux, où les femmes fascinantes et
dangereuses attirent le colonial de passage, où les relations
entre Européens sont compliquées par les jeux subtils des
carrières, où la civilisation semble à la fois
passionnante et complexe. Les romans qui paraissent à un rythme
assez régulier rendent tous compte de ces thèmes, mais
bien peu savent trouver des chemins nouveaux dans les thèmes,
les attitudes, la création littéraire, la langue.
De nombreux écrivains voyagent brièvement
à Madagascar et rendent comptent de leurs impressions, souvent
nourries par des informations annexes ou des réminiscences de
lectures, dans des romans. Citons : Jean d’Esme ( Epave australe,
1931), Roger Martin du Gard (Le voyage à Madagascar, 1934),
Pierre Mille (Mes trônes et dominations, 1936), Myriam Harry
(Routes malgaches, 1943), Max-Pol Fouchet (Les peuples nus, 1953),
Pierre Benoît (Le Commandeur, 1960).
Il faut signaler , à côté des
œuvres littéraires, l’abondante production
d’œuvres ethnologiques, historiques, religieuses,
scientifiques, géographiques en cette période coloniale
où de très nombreux fonctionnaires et missionnaires ont
cherché à comprendre ce pays. L’Académie
malgache, fondée en 1902 par Galliéni à
Tananarive, fut un des lieux où cette recherche fut rendue
lisible, ses bulletins foisonnants sont encore là pour en rendre
compte.
Les Malgaches écrivent, en parallèle
à cette littérature coloniale, des œuvres en
français, essentiellement du théâtre et de la
poésie, et des œuvres en malgache, couvrant presque tous
les domaines.