Dominique Ranaivoson ( Université Rennes III)
Madagascar fut une colonie française de 1896
à 1960, mais la Grande Ile avait été depuis le XVIè siècle une destination des
religieux portugais (Diego puis Mariano), puis une étape sur la route des Indes
où la France tenta d’installer une colonie entre 1648 et 1674, puis une zone de
traite pour les Hollandais et les Anglais, de refuge pour les pirates, enfin et
en même temps un lieu de découvertes pour les voyageurs dont les compte-rendus
publiés en France et en Angleterre enflammèrent les imaginations.
La littérature coloniale débordera donc
largement le cadre de la colonisation administrative directe, avant 1896 avec
surtout des récits d’explorateurs et après 1960 , avec de nombreux ouvrages
écrits par des coloniaux ou des enfants de coloniaux, et des coopérants,
nombreux à vivre quelques années dans l’île surtout entre 1960 et 1973.
Bien que géographiquement proche de l’Afrique ( 400 km du Mozambique)
et ayant subi les mêmes évolutions coloniales qu’elle, l’île a une culture très
différente de celle du continent. La littérature coloniale insulaire aura donc
de nombreuses ressemblances avec celles issues des autres colonies, mais
également un certain nombre d’originalités que nous tenterons de mettre en
évidence.