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Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
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Paulhan et Rene, une époque, deux perceptions de Madagascar, deux entreprises littéraires
Centre de recherche Ecritures, EA 3943
Université Paul Verlaine
Ile de Saulcy Metz
Idées et représentations coloniales dans l’Océan Indien
Saint-Denis, La Réunion, 1er octobre 2007.
Madagascar, pour les Européens, c’est un truisme de
le redire, est au sens propre à l’autre bout du monde si bien que la perception
qu’ont pu en avoir les Français passa donc toujours par les voyageurs et les
traces écrites que ceux-ci laissèrent. L’époque coloniale, en envoyant
davantage de militaires, de colons, de fonctionnaires, élargit considérablement
l’éventail de ces intermédiaires. Parmi les documents de diverses natures qui
ont façonné les représentations de cette Ile complexe, les correspondances privées
contiennent sans doute les mots les
plus sincères. Adressées souvent dès
l’arrivée, elles se font l’écho à
chaud
des impressions et de la mise en place d’une nouvelle vie
à destination d’un
public qu’il faut certes rassurer mais pour lequel il n’est
point besoin de
faire sans cesse des effets. La correspondance d’écrivains
qui ont mis en scène
par ailleurs ce dont ils rendent compte dans leurs lettres constituent
donc, il
nous semble, un des meilleurs lieux à analyser pour comprendre
comment s’est
forgée chez les scripteurs une représentation qui a
ensuite nourri leur
écriture et forgé durablement l’imaginaire
européen sur Madagascar. Charles
Renel (1866-1925) et Jean Paulhan (1884-1968) furent deux
personnalités du
monde colonial et littéraire dont les
écrits sur Madagascar rencontrèrent, à des époques différentes, un grand succès.
Nous analyserons ici leurs correspondances
car elles sont exactement contemporaines, entre 1907 et 1910, le temps de son séjour
malgache pour Paulhan, celui de Charles Renel se prolongeant jusqu’à sa mort en
1925. La correspondance de Paulhan, volumineuse, déjà parue sous forme de
fragments en 1982, vient
d’être publiée intégralement avec en France
tandis que celle de Renel, en grande partie disparue dans les bombardements de
sa maison familiale, demeure inédite. L’un comme l’autre fut au service de
l’enseignement, apprit la langue malgache et s’attela à des tâches de collectes
de ce qui est désormais nommé la littérature orale ou littérature
traditionnelle malgache, les contes, les proverbes et les joutes poétiques. A des
époques et dans des milieux différents, ils contribuèrent à créer dans
l’imaginaire français un Malgache qu’ils avaient cru voir et comprendre avant de
le représenter dans leurs textes. C’est la force et la persistance de leurs
images qui nous a incitée à entreprendre cette analyse.
1 : Une époque, deux
trajectoires
1.1 : Le
contexte
Jusqu’à 1896 et la conquête
militaire de Madagascar par la France, les missionnaires protestants anglais et
norvégiens, présents depuis 1820 ont ouvert des écoles, des hôpitaux, fixé la
langue, collecté les traditions, suscité des écrivains, formé des cadres
en anglais et en malgache. Leur influence de plus de 80 ans d’action s’étend à
tous les domaines de la vie politique, sociale, économique, spirituelle et
artistique. Galliéni, premier gouverneur général, avait vu et compris que
celle-ci était déjà profonde. Dès son arrivée, il considère comme une priorité
d’imposer la langue française d’une part et une distance entre les écoles et
les églises d’autre part.
Il parle de « franciser l’île »
par un
« programme
d’enseignement qui est en même temps d’ordre
politique et religieux » en vue de « les
affranchir des préjugés et des méfiances dont ils
s’étaient imprégnés sous leur ancien et
despotique gouvernement, de manière à les transformer en
auxiliaires et collaborateurs pour l’œuvre française
et économique que nous avons entreprise.[7]
Son successeur, Augagneur, qui
arrive en 1904, l’année de cette lettre, poursuit cette entreprise en
accentuant la lutte contre les écoles chrétiennes. Car violemment anti-clérical
de part son appartenance à la franc-maçonnerie, il adopte une véritable
stratégie d’étouffement des missions. En France, l’idéologie coloniale quasi
unanimement partagée croit en la hiérarchie des races et en l’avance de
l’Occident dans cette marche ininterrompue et progressiste de l’humanité.
Paulhan et Renel, non religieux,
envoyés par une République laïque conquérante, sont des ambassadeurs de ce
système en train de se mettre en place dans une société modelée par des modèles
autochtones qui ont depuis plus de 80 ans subi d’autres influences.
1.2 : Deux trajectoires
Charles
Renel, originaire d’Epinal,
soutient un doctorat de sciences religieuses en 1898 puis est
maître de conférences à
l’université de
Besançon et professeur de philologie à la faculté
des lettres de Lyon. En 1907,
Victor Augagneur, comme lui lyonnais et franc-maçon, le nomme
directeur de
l’enseignement à Madagascar pour trois ans. Il restera 19
ans en poste, jusqu’à
sa mort en 1925 avec seulement des périodes de congé en
France[8].
Il a pour mission d’imposer l’enseignement laïc et francophone sur toute l’île.
Selon les zones, il s’agit d’ouvrir des écoles et des centres de formation
professionnelle ou de lutter contre les écoles confessionnelles déjà installées
pour imposer une laïcité associée à la France républicaine. Il « ouvre »
ainsi 820 écoles[9]. Sa
correspondance, l’abondance de son œuvre, la durée de son séjour, la
descendance malgache qu’il y laissa, sont autant d’éléments qui marquent son
enracinement dans l’île.
Paulhan a 20 ans de moins. Il est
le fils unique d’un père philosophe ami de Lévy-Brühl qui écrit mais semble ne
pas gagner se vie et d’une mère protectrice qui cherche à faire vivre la
famille en ouvrant une pension de famille. Dans ce contexte quelque peu
étouffant, le jeune Paulhan est rêveur. En 1906, à 22 ans, il obtient une
licence de lettres et philosophie mais échoue à l’agrégation en 1907 et cherche
à explorer des pays lointains. Il commence à apprendre le chinois, pense à
Salonique quand il obtient un poste à Tananarive[10].
Il est chargé d’enseigner le français aux enfants de colons dans un
établissement public, le collège de garçons, qui vient d’ouvrir. Il reste en
poste 33 mois au cours desquels, le gouverneur ne lui confie aucune autre mission
spéciale[11] malgré son
acquisition de la langue. Restant à l’écart des lettrés malgaches, redoutant le
contact avec les missionnaires anglais qui travaillent depuis longtemps sur les
littératures traditionnelles, il porte toute son énergie à la collecte de
proverbes et de poésies, les hain-teny, qu’il classe et traduit en vue
de publications. Sa correspondance atteste de sa méconnaissance totale des
milieux lettrés malgaches ; il fréquente quelques vieux, les domestiques
et les concubines malgaches et les fonctionnaires coloniaux de la capitale. Il
rentre à Paris en 1910 pour enseigner le malgache à l’école des langues
orientales au moment où son supérieur Renel était décidé à le licencier[12].
Jusqu’à sa mort en 1968, il se dira spécialiste de Madagascar mais, directeur
des plus célèbres revues littéraires françaises, mentor de très nombreux
écrivains, il ne publiera jamais sa thèse ébauchée sur Madagascar et ne lancera
pas d’auteurs malgaches. Son séjour de jeunesse, véritable parenthèse de
formation, ne suivi d’aucun autre et si toute sa vie il continue à donner des
conférences sur Madagascar, rien n’indique qu’il soit resté en contact avec des
Malgaches, écrivains ou non.
1.3 : La rencontre
Mutés presque ensemble à
Tananarive, la hiérarchie fait de Renel le supérieur de Paulhan. Alors que
l’aîné parle du gouverneur général Augagneur mais ne mentionne jamais le jeune
professeur débutant, celui-ci cite à maintes reprises l’accueil dont il
bénéficie:
Renel est très bien. Il est
l’intellectuel costaud. Il a un gros ventre et il a toujours l’air de marcher
de travers. Mais il rit
comme une bête féroce et il a de grandes belles dents. Il joue très bien au
tennis et aux boules. Il a
tout à fait les mêmes opinions que Papa, en littérature et en art ; ou
presque. […] Ils m’invitent
parfois à dîner et je suis très content d’aller chez eux. Ce sont les mieux de
tous ici…[13]
Une
après-midi très bonne.
On a joué aux palets, au tennis. Madame Renel a joué et a
chanté. Il y avait d’autres invités, bien
inférieurs aux Renel. Mais j’ai beaucoup de plaisir
à les voir et à causer avec eux. [14]
En avril 1909, l’opinion de
Paulhan change, Augagneur et Renel (qui appartiennent à deux loges maçonniques différentes[15])
paraissent ne plus s’entendre et il confie à sa mère :
I magine toi que depuis que le collège existe, Renel ni
le gouverneur n’y sont pas encore venus une seule fois, ni voir comment marchaient les classes, ni
rien. Renel est un homme heureux, il ne connaît pas un mot des règlements français. Il ne sait pas le
malgache. Il joue au tennis et organise une exposition d’art malgache pour pouvoir rapporter
en France quelques souvenirs. Et pour le reste, il s’en remet à Augagneur, qui s’en remet à
Poiret.[16]
Puis il parle du
« tyran » (378) dont « l’œuvre est nulle » (379) et,
voulant critiquer un trésorier-payeur trouve cette comparaison :
« il s’intéresse et il s’entend au trésor à peu près comme Renel à
l’enseignement. » [17]
Nous pouvons donc dire que la
rencontre entre les deux hommes n’a créé entre eux ni lien de confiance ni
collaboration intellectuelle ou littéraire. L’un et l’autre mais dans des
positions différentes ont observé assidûment les Malgaches en rendant librement
compte de leurs interprétations dans leurs correspondances.
2 : De l’œil à la plume
2.1: Le regard sur les Malgaches
En 1907, Renel écrit à sa famille
« presque tout est à faire ici »
et l’année suivante parle de « cette terre neuve et pittoresque »où
il se lance dans une action administrative demandée mais en laquelle il croit. Il
se révèle un observateur curieux, circule partout, va dans les spectacles
populaires, le hira gasy qu’il appelle « théâtre en plein air à
l’usage des indigènes »,
effectue de longues « tournées d’études personnelles en même temps que
d’inspection administrative »
dans toutes les provinces
et s’attache des collaborateurs qui recueillent des contes et de nombreuses
traditions. Il résume pour son oncle le
sentiment d’étrangeté qui l’habite :
Des mers et des mers nous séparent, et des pays
étranges habités par des peuples qui n’ont rien de
commun avec nous et parmi lesquels nous passons en
voyageurs sans
presque rien pénétrer d’eux.
Comme
nous chérirons, quand nous quitterons l’île
lointaine, notre terre de France et
nos frères de race et de
sang. [23]
Il insère dans ses romans des
remarques sur les amours et leurs limites avec des femmes malgaches :
« toujours elles demeurent la maîtresse exotique, séparée du blanc par un
mur, non pas de verre, mais d’airain »[24].
Pour Paulhan aussi, l’étrangeté
des Malgaches reste leur première caractéristique[25] :
« c’est un peuple étrange, qui n’est ni
noir, ni jaune, ni blanc et qui a
l’air de venir d’un autre monde » (246). Il ne
cesse de trouver
« étranges » des comportements dont les
motifs lui échappent totalement
comme le don d’une pièce d’argent à
l’occasion d’un décès (363), la technique
de construction d’une maison (277), le statut de la femme (280),
ou du malade
(246), les habitudes culinaires (378) ou matrimoniales (143, 260, 280).
Soupesant
les avantages des femmes de diverses conditions, il conclut par :
« les femmes esclaves sont mieux. Elles ont de longues
figures maigres et
bien noires et un air humble et sauvage» (144).
Les deux associent étroitement la
rencontre et l’étude dans un souci constant de parvenir à des catégorisations
ethniques et sociales qui satisfont leur esprit cartésien. Renel parle des
Merina[26]
comme d’un « peuple extrêmement sympathique, très doux et très gai,
heureux de vivre, curieux et imitateur, tout disposé à accepter les idées et
les mœurs des Européens »[27],
des Sihanaka[28] comme
« de vrais sauvages […] la race est intelligente et douce »[29].
La race inconnue juxtapose une série de portraits et d’anecdotes qui
mettent en scène des Malgaches des différentes régions, le métis, l’esclave, le
bourjane, le dernier des fahavalou, Renel présentant ainsi la typologie des
caractères telle qu’il l’a organisée. Dans l’introduction au premier volume des
Contes, il ose ce jugement :
La
race malgache présente, à un haut degré, des
qualités intellectuelles rares chez les demi-civilisés
et qu’on s’est habitué à rencontrer
surtout parmi les populations blanches antiques ou modernes, du bassin
de la Méditerranée […] ils
possèdent une
imagination vive, vraiment poétique, apte à comprendre et
à fixer les correspondances des
choses, les Malgaches ont de l’esprit.[30]
Paulhan profère des
interprétations à partir de ses observations telles que « ils n’ont pas le
sentiment de la paternité » (143), « ils ne savent pas du tout
supporter le froid. Ils ne songent pas à courir pour se réchauffer »
(171), « ils n’ont aucune idée de questions sociales […] pas d’idées morales
actives » (191), « ils n’ont pas eu de philosophes ni d’apôtres et
les idées de paysans sont très vagues en général sur ces points [l’immortalité
de l’âme][31] »
(162). Pour lui, les Sakalaves ne sont « que des sauvages» (229).
Dans une perspective positiviste,
Renel ne cesse de comparer les Malgaches aux peuples antiques qu’il a étudiés.
Quand il visite Ambohimanga, qu’il sait dater du XIXè siècle, il y voit une
« forteresse barbare » et ajoute « je me figure que les fermes
fortifiées construites en Gaule par nos barbares ancêtres au VIè ou au VIIè
siècle devaient être à peu près analogues. »[32]
Paulhan observe ses porteurs qui « se tiennent comme les dieux
égyptiens ». L’un comme l’autre ne cesse d’en appeler à cette étrangeté
qui les empêche, leurs textes l’expriment sans cesse, d’entrer dans la vision
du monde malgache. Rationnels, ils ne peuvent croire en une autre logique que
la leur et n’hésitent pas transformer en pittoresque naïf les systèmes qui leur
échappent, qualifiant les croyances des Malgaches de « légendes »
(P., 377).
2.2 : Le biais de la
langue
Quoique Paulhan en dise dans une
de ses lettres, Renel a appris le malgache dès son arrivée[33],
jusqu’à traduire avec ses collaborateurs les contes recueillis au cours des
nombreuses et lointaines tournées. Paulhan se met aussi au malgache, ses
lettres sont remplies de l’état de ses progrès au contact d’un vieux
répétiteur. Il s’entoure de vieux dans la perspective de recueillir ainsi un
état ancien (donc pur) de la langue[34].
Il accorde une importance extrême au Brevet auquel il est reçu en juin 1909
(341). Dès mars 1908 il écrit : « je commence à devenir très fort en
malgache […] c’est une langue très douce, gracieuse, surtout comme je la
prononce »[35] mais ses
remarques sur les expressions imagées montrent qu’il se méprend sur leur usage.
Son ambition est de pénétrer la pensée en maîtrisant la langue mais il rapporte
par exemple les souhaits de bonne année en les interprétant: « D’abord
on entre et on se souhaite d’être rattrapé par beaucoup d’années comme celle-ci
(car les Malgaches pensent que ce sont les années qui courent et les hommes qui
restent à peu près immobiles).[36] »
Il en arrive à prétendre : « La
vie des Hovas, les matériaux premiers des idées, animaux, plantes, pays sont
ici si simples que l’on peut suivre dans tous ses détails la vie d’une idée
générale.[37] »Dans
les années 1930, alors qu’il tente toujours de rédiger sa thèse, il la commence
ainsi :
J’ai passé trois années, de 1907 à 1910, à Madagascar,
demeurant dès le premier jour dans une famille malgache,
prenant part à ses travaux et assez vite – autant qu’il me semble- à nombre de
ses soucis et de ses
pensées. [38]
Les deux écrivains, dans la
tradition coloniale de l’investigation, sont arrivés à un maîtrise certaine de
la langue et ont cru que par elle, ils avaient atteint et compris non seulement
les pensées mais leur élaboration. Dès lors, chacun n’avait de cesse de rendre
compte de ses découvertes par des publications.
2.3 : Deux projets
d’écriture
Renel a déjà écrit de nombreux
articles et ouvrages quand il arrive à Madagascar : sa thèse où il
rapproche la légende védique des Açvins du mythe grec des Dioscures, L’évolution
d’un mythe (1898) et de nombreuses études sur les religions anciennes de la
Grèce (Les idées religieuses et morales de Bacchylide, 1898), Rome (Les
cultes militaires de Rome, 1903), la Gaule (Les religions de la Gaule
avant le christianisme, 1905). A peine arrivé, Renel, qui ne connaît encore
rien du pays de son propre aveu, pense déjà écrire sur lui. En février 1907 il
écrit « Nous avons assisté deux fois déjà à des danses et chants
populaires en plein air, dans des villages un peu éloignés ; c’était tout
à fait pittoresque et je projette un article là-dessus pour une Revue française »[39]
et en avril « je fais aussi recueillir par les instituteurs
indigènes les traditions du folklore malgache que je publierai à mon retour.
J’aurai à le traduire d’abord »[40].
Dans la même lettre, il assure « j’ai déjà des notes de quoi écrire un ou
deux volumes. Je suis donc sûr de rapporter du travail en France pour plusieurs
années». Tout en résidant à Tananarive, il publie en France trois recueils de Contes
de Madagascar[41]
(le dernier est posthume) traduits par lui-même, des portraits (La race
inconnue, 1910) et plusieurs romans qui se déroulent en divers milieux de
Madagascar[42] (1913), . Il publie
à Tananarive des études, La coutume des AncêtresLes
amulettes malgaches (1919), Les religions de Madagascar, Ancêtres et
dieux (1923). Si son œuvre romanesque est personnelle, Renel n’hésite pas à
citer ceux qui l’ont précédé dans ce travail de collecte[43]
et de décryptage de la culture malgache et souligne sans cesse le caractère
collectif du travail abouti dans les autres ouvrages. En préface aux Amulettes
malgaches, il écrit :
Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour
remercier ici tous mes collaborateurs indigènes ; Le livre
est en partie leur
œuvre : s’ils
eussent été moins nombreux, j’aurais eu plaisir
à donner leurs noms chaque fois que
j’utilisais leurs notes.[44]
Paulhan, à 22 ans, n’a rien écrit en France mais entreprend très
vite des projets d’écriture qu’il présente comme personnels. Contrairement à
Renel, il ne donne aucune importance à ses collaborateurs, laissant au
contraire entendre qu’il est un « découvreur ». Sur les proverbes,
traduits depuis des décennies par les Anglais, il dit : « il n’y a
pas un seul vazaha[45]
qui en sache autant que moi »[46]. Pétri de rationalisme, il se targue d’être, dans ses futurs publications,
« le premier à étudier, de manière scientifique, ce qu’ont été les
Malgaches[47] » car,
comme pour Renel, toute « découverte » se transforme en projet de
publication :
J’avance dans les proverbes. Il m’en manque un peu
moins de 1000 à expliquer. Peut-être je chercherai après à faire un article sur les animaux dans les
proverbes malgaches. Mais c’est un peu restreint parce qu’il y a ici très peu d’animaux. [48]
C’est que le jeune Paulhan n’a pas
de carrière encore tracée et cherche à construire une image de lui en imaginant
déjà titre et sous-titre pour un volume de hain-teny « réunis et ordonnés
par J.Paulhan.ca fera très bien sur la couverture. Puis c’est honorable d’avoir
publié un livre[49] ». Un
an après son arrivée, il parle déjà d’une thèse sur les proverbes (222), thèse
qui portera ensuite sur les hain-teny et qui restera toute sa vie en projet,
quelques fragments en ayant été publiés dans des revues françaises, puis il
envisage un numéro entier du Bulletin de l’Académie malgache sur les hain-tenys
(460) qui ne verra pas non plus le jour. Renel a donc publié beaucoup plus que
Paulhan et a traité de questions plus larges et plus variées, le genre des
contes, les aspects ethnologiques et anthropologiques des croyances, enfin il a
livré des analyses des divers milieux coloniaux dans ses romans.
3: Réception et impact
3.1: Trajectoire des œuvres en
France
Renel, fort de ses titres
universitaires et de son poste important dans la colonie, est publié chez Grasset
(La race inconnue, 1910), Flammarion (La fille de l’île rouge,
1923), Leroux (Contes) et lu avec succès dans cette période où la
littérature coloniale est en vogue. Il se place lui-même dans la filiation de
Loti, explorant l’attrait qu’exercent les lieux et personnes exotiques sur
l’Européen. A sa mort
en 1925, le journal local Le Madécasse situe ainsi Renel dans le paysage
littéraire colonial :
Il
restait dans la bonne tradition classique, rien du
fauve littéraire […] ses romans reflètent
exactement le milieu indigène de Madagascar. Nous
n’avons qu’un
seul romancier madécasse, c’est Monsieur Renel.[51]
Sa filiation intellectuelle est
passée par les canaux de l’enseignement officiel, ses collègues puis les élèves
de ceux-ci dont Albert Rakoto-Ratsimamanga
qui dit de lui qu’il était « un des rares Français du début de la
colonisation à comprendre les Malgaches »[52].
Jacqueline Ravelomanana, historienne de l’éducation à Madagascar, qualifie
l’œuvre de Renel d’ « offensive anti-missionnaire » qui,
élitiste, a mis en place des « processus acculturatifs »[53].
Renel marqua profondément la diffusion de la littérature traditionnelle
malgache en ce que les publications de contes prennent bien souvent leur source
dans ses volumes mais sans que mention soit faite de son nom. Il n’a en effet
pas publié de commentaires sur ceux-ci comme Paulhan le fit durant 50 ans sur
les proverbes et les hain-teny. Associé à ce que la colonisation produit de
plus radical, le nom de Renel ne figure plus aujourd’hui que sur un collège de
Majunga.
Paulhan, rentré en France en
1910, publie en 1913, les poésies traduites précédées d’une large introduction
et d’un appareil de notes conséquent sous le titre Hain-teny merina[54].
Le texte est repris sans l’appareil critique chez Gallimard en 1939 et à
Antananarivo[55] en 1991 où
il circule toujours. Il occupe ensuite de nombreuses fonctions dans le monde
littéraire, développa une correspondance immense[56]
et donna partout des articles et des conférences sur le même sujet, articles
qui consistaient souvent en bribes de cette thèse jamais achevée[57].
Parlant en son nom, n’étant pas associé à l’administration coloniale du fait de
la brièveté de son séjour alors qu’il en était proche[58],
il se prévalut sans cesse de sa qualité d’expert de la pensée malgache même
au-delà de l’indépendance quand des linguistes et des littéraires comme Siméon
Rajaona et Régis Rajemisa-Ramelison établissaient des histoires littéraires où
il ne figure pas. Paulhan n’entra jamais en dialogue avec les intellectuels et
chercheurs malgaches et continua à diffuser ses interprétations sans
contradicteurs. En 1936, il parlait d’un « peuple indolent, aimant et
aimable »[59] et en 1970
est publié un texte resté inédit sous le titre Le repas et l’amour chez les
Merinas qui s’ouvre par « les Merinas s’y montrent doux, intelligents
et peureux »[60].
C’est ainsi que sa vision a construit
une image tenace du Malgache doux, poète, incapable d’entrer dans une logique
rationnelle, un Malgache construit à partir d’une expérience merina fascinante
pour un jeune homme occidental qui ne pouvait imaginer ce qu’il représentait
aux yeux de ceux qu’il pensait être des interlocuteurs.
Les lecteurs de Paulhan,
Malgaches francophones quelque peu éloignés de la culture traditionnelle,
assurèrent sa renommée. Flavien Ranaivo parle d’ « influence du
maître» qui lui fit redécouvrir sa « culture originelle » [61] et
reconnaît qu’il sut « révéler au monde littéraire » français la
valeur poétique des hain-teny. Plus proches, Bakoly Ramiaramanana-Domenichini peut
être considérée comme le successeur de Paulhan puisqu’elle a poursuivi toute sa
carrière l’exploration des sources et des sens des proverbes et des hain-teny.
La thèse, publiée en 1983[62],
présente une analyse beaucoup plus fouillée du genre littéraire et de la
société malgache. Malgré sa publication
en France, elle ne peut infléchir dans le public lettré français la vision
simpliste de Paulhan dont elle reconnaît « l’inestimable valeur de ses
travaux[63] »
tout en avouant qu’ « il n’a pas parfaitement réussi » à en
dissiper l’obscurité. .
Le linguiste Jacques Faublée
rappelle dans un article de 1979 comment les communications de Paulhan
inspirèrent dans les années 1920 d’autres orientalistes, Gabriel Ferrand et la
Malaisie, Granet et la Chine[64].
Aujourd’hui, les lettrés malgachisants ne s’intéressent pas du tout aux
interprétations de Paulhan qui est totalement ignoré dans les recueils[65]
et comme en atteste un ancien conseiller culturel français, Adrien Le
Bihan : « je m’attendais à vois ses Hainteny dans toutes nos
bibliothèques, je n’en n’ai pas trouvé un seul exemplaire »[66].
Conclusion
Nul doute que Renel, qui a publié
beaucoup plus de travaux que Paulhan et qui est parvenu à une plus grande
connaissance de l’ensemble du pays, n’ait été ressenti par Paulhan comme un
concurrent sérieux dans le domaine. La différence de génération, qui aurait pu
ne faire de ce dernier qu’un jeune en cours de travaux, l’a laissé seul du
binôme mais non seul parmi les orientalistes (il se donne lui-même ce titre).
Paulhan se trahit quand il s’exclame à propos de Rabaté, nommé pour diriger
l’Ecole Normale indigène fondée par Renel :
Tout
de même j’ai été vexé de le voir
arriver. Et j’ai
été naturellement assez froid avec lui les
premières fois. J’ai un peu l’impression que
Madagascar est
maintenant à moi et qu’il me vole quelque chose. [67]
L’un et l’autre ont contribué à
entretenir un intérêt pour la Grande Ile. Mais Renel n’ajouta jamais à ses
publications de commentaires ou des correspondances. Paulhan resta fixé sur des
impressions fixées dans sa jeunesse ; c’est son poids dans les lettres
françaises qui lui permit de taire les autres intervenants possibles sur le
sujet et de persévérer en parlant en 1936 de « mentalité primitive »
et de rester l’unique interférence entre les lettrés français et la littérature
malgache.
Bibliographie :
- Martine Chalvet, L’enseignement à
Madagascar de 1906 à 1968, brochure conservée par l’Académie des sciences
d’outre-mer, Paris, 1986.
- Jean Paulhan, Hainteny
merina, Paris, Geuthner, 1913, Paris, Gallimard, 1939, Antananarivo, Foi et
Justice, 1991, fac-similé de l’édition
de 1913, Paris, Geuthner, 2007.
- Jacqueline Paulhan (présentation de), Cahiers
Jean Paulhan, Jean Paulhan et Madagascar, 1908-1910, Paris,
Gallimard, 1982, 414 p.
- Jean Paulhan, Lettres
de Madagascar, annotations de Laurence Ink, Paris, Editions Claire Paulhan,
2006, 535 p.
- Bakoly Ramiaramanana-Domenichini, Du ohabolana au hainteny, langue,
littérature et politique à Madagascar, Paris, Karthala, 1983, 665 p.
- Flavien Ranaivo, Hommes et destins,
Madagascar, Paris, ASOM, 1979.
- Jacqueline Ravelomanana, « La
culture scolaire : l’exemple du lycée Jules Ferry de Tananarive (1924-1972),
communication du 13 novembre 2003, Bulletin de l’Académie malgache, tome
LXXXII / 1-2, Antananarivo, 2003.
- Jacqueline Ravelomanana, Histoire
de l’éducation des jeunes filles malgaches du XVIè au milieu du XXè siècle, Antananarivo,
Antso, 1995.
- Charles Renel, Contes de
Madagascar, introduction de Maurice
Pottecher, Paris, Leroux, 3 tomes, 1910 - 1930.
- Charles Renel, La Race inconnue, Paris,
Grasset, 1910.
- Charles Renel, Le Décivilisé (1923),
réédité présenté par Nivo Gallibert, La Réunion, Grand Océan, 1998.
- Charles Renel, La fille de l’Ile rouge, Paris, Flammarion,
1924.
- Charles Renel, L’oncle d’Afrique ou la Métisse, Paris,
1926, réédité annoté et commenté par Claude Bavoux, La Réunion, Orphie-Grand
Océan, 2005.
- Charles Renel, Amulettes malgaches, sans indication
d’éditeur, Tananarive, 1919.
- Jean Valette, « Note sur quelques
documents inédits destinés à saisir la pensée religieuse de Galliéni », Bulletin
de l’Académie malgache, tome XLIV-2, 1966, Tananarive, 1968.
Résumé
Charles Renel (1866-1925) et Jean
Paulhan (1884-1968) séjournèrent en même temps à Madagascar entre 1908 et 1910
puis écrivirent sur sa culture durant toute leur vie, influençant durablement
l’image de la grande Ile en France. Tous deux enseignants, ils n’entrèrent pas
en contact avec le pays avec les mêmes dispositions d’esprit. Alors que
Paulhan, jeune homme de 23 ans, resta 33 mois sur place (1908-1910), Renel,
docteur en histoire des religions, dirigea la mise en place de l’enseignement
français laïc durant plusieurs années et vécut jusqu’à sa mort à Madagascar.
Les deux hommes étudièrent le malgache mais le premier s’en tint à la collecte
des proverbes et des hain-teny alors que le second publiait de nombreux romans,
recueils de contes, ouvrages d’ethnologie. Le premier, jouissant d’une
légitimité dans les milieux littéraires parisiens, eut une profonde influence à
long terme sur le lectorat français et des générations de jeunes Malgaches avec
son recueil Hain-teny merina (1913, 1939, 1991), le second connut le succès
lors de la parution de ses ouvrages mais ceux-ci tombèrent dans l’oubli
jusqu’aux rééditions récentes du Décivilisé (1998) et de L’oncle
d’Afrique (2005).
Nous nous proposons de comparer
les regards et les postures adoptées par ces deux écrivains qui se croisèrent
et s’inspirèrent toute leur vie de Madagascar. A partir de leurs œuvres et de
leurs correspondances familiales (rééditée en 2007 pour Paulhan, inédite pour
Charles Renel), nous nous demanderons comment la formation de ces intellectuels
orienta et nourrit leur curiosité et leur écriture, comment leur statut et le
milieu dans lequel ils vivaient détermina leur rapport à l’altérité malgache et
pourquoi les œuvres de l’un et de l’autre connurent des réceptions si
divergentes.
NOTES
La
correspondance de Paulhan s’étend du 13 décembre 1907 au 20 octobre 1910 et les
lettres de Charles Renel entre le 7
février 1907 et le 24 décembre 1913.
« Cahiers Jean Paulhan », Paris, Gallimard, 1982, 414 p.
Lettres
de Madagascar, annotations de Laurence Ink, Paris, Editions Claire Paulhan,
2006, 535 p..
Essentiellement des enseignants, des pasteurs, des artisans et des
médecins.
Jacqueline
Ravelomanana, « La culture scolaire : l’exemple du lycée Jules Ferry
de Tananarive (1924-1972), communication du 13 novembre 2003, Bulletin de
l’Académie malgache, tome LXXXII / 1-2, Antananarivo, 2003, p.395-400.
Lettre du 19
août 1897, cité par Jean Valette, « Note sur quelques documents inédits
destinés à saisir la pensée religieuse de Galliéni », Bulletin de l’Académie
malgache, tome XLIV-2, 1966, Tananarive, 1968, p.187-189.
Lettre du 12
avril 1904 citée par Jean Valette.
Martine
Chalvet, L’enseignement à Madagascar de 1906 à 1968, brochure conservée
par l’Académie des sciences d’outre-mer, Paris, 1986. Les périodes d’absence de
Renel sont signalées par Paulhan, Lettres, p.415 et 487.
Maurice
Pottecher, introduction aux Contes de Madagascar, Paris, Leroux, 1930,
p. I-XII.
Notice
« Jean Paulhan » in Flavien Ranaivo, Hommes et destins,
Madagascar, Paris, ASOM, 1979, in p.356-357.
« Si
Augagneur était un type distingué, il n’hésiterait pas à me confier une mission
importante et secrète à travers l’île, par exemple d’aller écouter les plaintes
des Malgaches- ou de savoir ce qu’on pense de lui. », Lettres, p.341.
22 mars
1908, Lettres de Madagascar, p. 126.
18 août
1908, Lettres de Madagascar, p.239. idem p.353.
1 er
mai 1909, p.316. JP accuse Renel d’être
la cause de ces problèmes, lettre du 16 juin 1909, p.342.
Lettre du
17 février 1907.
Lettre du
17 février 1907.
« Voici mes projets actuels pour 1908 : au mois d’avril ou
commencement mai, tournée dans l’Ouest vers le pays sakalava (10 jours
environ) ; en mai, tournée dans le Nord dans la région du lac Alaotra […]
ensuite grande tournée de deux mois (probablement août et septembre) jusque
vers Fort-Dauphin dans l’extrême-sud : je descendrai par les régions montagneuses
et je remonterai le long de la côte. ». Lettre du 12 mars 1908.
Lettre du
17 février 1907.
La Race
inconnue, Paris, Grasset, 1910, p.142.
La
présentation de sa correspondance à Antananarivo par Laurence Ink reprend ce
terme : « De retour sur la terre de ses propres ancêtres, il
s’évertuera à faire découvrir à ses pairs la richesse, les étrangetés de la
culture malgache. » Programme du Centre culturel Albert Camus,
Antananarivo, février 2007.
Population
des régions centrales d’origine asiatique.
Lettre du
17 février 1907.
Population
des bords du lac Alaotra, au Nord-Est de Tananarive.
Contes
de Madagascar, 1 ère partie, Paris, Leroux, 1910, p. XIII.
La phrase
précédente est : « Je ne sais pas si c’est tout à fait exact que les
Malgaches ne croient pas à l’immortalité de l’âme. »
« Le théâtre […] je ne pourrai l’étudier que quand je saurai le malgache.
J’en ai commencé les premiers rudiments mais faute de temps à y consacrer, mes
progrès ne sont pas très rapides. » Lettre du 17 février 1907.
« je fais dans cette
langue des progrès rapides : je commence à lire et à me débrouiller pour
la langue usuelle. » Lettre du 8 avril 1907.
« Je
travaille le malgache parlé. Et je continue à réunir des hain-teny. J’en ai
déjà une belle collection et très précieuse au point de vue de la vieille
langue. » 18 mai 1910. Lettres, p.460.
24 mars
1908, Lettres, p.129.
Janvier
1910, Lettres, p.421.
Janvier
1910, Lettres, p.422.
Cahiers
Jean Paulhan, op. cit. , p. 267. Le texte n’est pas daté mais la
présentation l’estime à 1936.
Lettre du
17 février 1907.
Paris,
Leroux, 1910 et 1930.
Le
Décivilisé (1923), réédité présenté par Nivo Gallibert, La Réunion, Grand
Océan, 1998, La fille de l’Ile rouge (1924) , L’oncle d’Afrique ou la
Métisse (1926), réédité annoté et commenté par Claude Bavoux, La Réunion,
Orphie-Grand Océan, 2005.
Il nomme
Callet, Sibree et Dahle dans l’introduction aux Contes de Madagascar, 1 ère
partie, Paris, Leroux, 1910, p.VIII.
Amulettes
malgaches, sans indication d’éditeur, Tananarive, 1919.
« Etranger » en malgache ; sous la colonisation le terme
signifie « français ».
Analysant
le charme de la femme merina, il introduit cette comparaison : « On
revit avec elle les amours étranges peintes par Loti », La race
inconnue, p.142.
Le Madécasse, 16 septembre 1925, page de couverture. ASOM, Paris.
Albert Rakoto-Ratsimamanga , « Charles Renel », notice in Flavien
Ranaivo, Hommes et destins, Madagascar, Paris, ASOM, 1979, in
p.460-461.
Jacqueline Ravelomanana, Histoire de l’éducation des jeunes filles malgaches
du XVIè au milieu du XXè siècle, Antananarivo, Antso, 1995, p.257-258.
Hainteny
merina, Paris, Geuthner, 1913, réédition en fac-similé en 2007.
Les Cahiers Jean Paulhan publient plusieurs des lettres adressées à
Paulhan en réponse aux Hain-teny. Parmi leurs auteurs, figurent Max
Jacob, Appolinaire, Lévy-Brühl, Georges Duhamel, Jules Supervielle.
« La persistance du souvenir », cite ces articles, Cahiers Jean
Paulhan, « Jean Paulhan et Madagascar », Paris, Gallimard, 1982,
p.210-233.
Il était proche des frères Marius et Ary Leblond dont il fit la connaissance en
1910, avec lesquels il collabora dans la revue dans la revue La Vie (1919-1920).
Il figurait au comité d’honneur de la revue officielle Résonances du
comité d’expansion culturelle de la France qui publia entre 1948 et 1958 et qui
avait entre autres collaborateurs Marius Leblond. Cahiers Jean Paulhan, p.
218 et 224.
Cahiers
Jean Paulhan, p.269.
Le repas
et l’amour chez les Merinas, Paris, Fata Morgana, 1970, p.9.
Conférence prononcée en 1949, Cahiers Jean Paulhan, p. 360.
Du ohabolana au hainteny, langue, littérature et politique à Madagascar, Paris,
Karthala, 1983, 665 p.
« Hainteny merina et pantun malais », Cahiers Jean Paulhan,p.
399-400.
Siméon
Rajaona, Takelaka notsongaina, Fianarantsoa, Ambozontany, 2000,
p.151-197.
Retour
de Lémurie, Paris, François Bourin, 1993, p.187.
Lettre à
Lévy-Brühl citée par Bakoly Domenichini, op. cit. p.618.
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