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Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
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Littérature
coloniale italienne
Zones
géographiques et problématiques posées par les textes de littérature coloniale
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Charline Brun
Moschetti
Même si une famille italienne sur
dix, comme le relève l’historien Angelo Del Boca possède aujourd’hui encore un
bijou ou une peinture évoquant le passé colonial (Angelo Del Boca, L’Africa
nella coscienza degli Italiani, Laterza, Bari, 1992 p. VI), même si des bribes
de chansons comme Tripoli bel suol d’amor ou faccetta nera sont encore
présentes dans les mémoires de ceux qui avaient vingt ans sous le fascisme, le
passé africain de l’Italie n’en est pas moins resté figé dans une espèce de
vitrine, à l’abri de toute révision critique et la croyance est bien ancrée
d’un colon italien, héritier des vertus romaines, présenté comme plus adaptable
aux lieux et aux «
gens », plus
résistant aux fièvres d’Afrique, plus tolérant et moins cupide que ses
semblables européens.
La
littérature liée aux
découvertes, puis à la colonisation d’une partie de
l’Afrique de l’Est (Ethiopie,
Somalie, Libye), est peu et mal connue du grand public, même en
Italie. Elle
souffre en général d’un discrédit que le
désir d’oublier un passé trop lié à
l’aventure fasciste peut expliquer, mais qui est aussi dû
à la nature même des
textes. Beaucoup, en effet, furent écrits par les acteurs de la
colonisation :
missionnaires, voyageurs, militaires, fonctionnaires coloniaux,
d’où leur
manque d’objectivité ou leurs médiocres
qualités littéraires. Mais de cette
abondante production émergent pourtant quelques
réussites. C’est le cas par
exemple du roman de Riccardo Bacchelli, écrit et publié
dans les années trente
: Mal d’Africa, (Riccardo Bacchelli, Mal d’Africa, romanzo
storico, Rizzoli,
Milano, 1990 ; première édition, Treves, Treccani,
Tuminelli, Milano, 1934).
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