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Présentation de la société
Les littératures de l'ere coloniale
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Le Feuilleton
populaire à la fin du xixe
siècle :
poubelle journalistique ou incubateur générique ? (l’exemple de La Vénus de Widah, de Louis Noir, 1893) [1 / 18 ] Jean-Marie Seillan / Université de Nice Il peut paraître impertinent de consacrer une réflexion à un roman comme La Vénus de Widah. Dire de son auteur qu’il était à Jules Verne ce que Campistron fut à Racine serait surévaluer grandement son talent. Louis Noir (1837-1901) serait donc resté dans un oubli mérité si la revue Littératures classiques n’avait jugé bon de consacrer un numéro entier à Campistron[1], donnant ainsi tort au vers célèbre de la « Réponse à un acte d’accusation »[2] et à Brunetière qui répétait après Hugo : « Racine existe, Voltaire existe aussi […] ; Campistron n’existe pas »[3]. Fort de la résurrection de Campistron, nous avons donc cru possible d’interroger, sur la question de l’hybridation générique en régime narratif, l’un de ces romans que l’industrie journalistique produisait milliers autour de 1890. Louis Noir, Salmon de son vrai nom, appartenait à la troupe innombrable de ceux que Zola appelait les « bâcleurs de feuilletons »[4]. De son immense production spécialisée dans le roman d’aventures coloniales, nous avons retenu Prisonnières au Dahomey, un « grand roman d’aventures et d’actualité » de sept cent vingt-huit pages in-8°, publié en 1892-93 chez l’éditeur Roy sous la forme de 91 fascicules à 10 centimes[5].
[1]
« Campistron et consorts : tragédie et opéra en France
(1680-1733) », J.-Ph. Grosperrin dir., n° 52, automne 2004.
[2] « Sur
le Racine mort le Campistron pullule ! », Les Contemplations,
1856.
[3] « La Critique impressionniste », Revue
des Deux Mondes, 1er janvier 1891.
[4]
Louis Noir était le frère aîné du journaliste Victor Noir assassiné par le
prince Pierre Napoléon en 1870 et dont les funérailles furent une des grandes
manifestations anti-impériales. Il a fait une carrière militaire en Crimée, en
Afrique du Nord et en Italie (qu’il raconte à la fin des années 60 dans Souvenirs
d’un zouave) avant de se consacrer à des études d’histoire contemporaine et
surtout au roman d’aventures. Il a laissé des titres innombrables, souvent
regroupés par séries et publiés soit en feuilletons dans la presse, soit dans
des fascicules périodiques à très bon marché. Le site Gallica de la BnF permet
d’en lire quelques-uns.
[5] Cote BnF microfilm m-6378. |
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