Résumé de la thèse de Gisèle Bergmann, soutenue le 19 mars 2001 à Bayreuth sous la direction des Professeurs Janos Riesz et Gerd Spittler, sous le titre « Quand la chair s’y met ».

       Sous l'angle de la colonisation en Afrique noire, au tournant de la fin du XIX siècle, début du XX siècle, à l'époque où colonialisme signifiait impérialisme, je propose de vérifier comment le sens d'une construction idéologique européenne telle que le «colonialisme» sortie des limites de son berceau, l'Europe, et confrontée à la perception de l'homme se transforme; comment les européens, en mission, confrontés émotionnellement à une autre histoire, à une autre réalité, à une autre temporalité, donc à d’autres valeurs et d’autres croyances, ont vécu une perte d’identité nationale à travers une perte d’identité individuelle.
À la croisée des chemins entre philosophie de la perception (Husserl[1],      Merleau-Ponty[2], Sartre[3], Ricoeur[4]), philosophie de l’altérité (Affergan[5]), histoire et littérature et en adoptant une perspective sémiotique (Coquet[6]), je me suis efforcée de différencier, à l’aide de quelques exemples, la caractéristique humaine qui fait qu’un individu existe en chair et en corps à travers son édifice émotionnel- perceptif et qui sera sur le terrain la cause de la faillite du concept colonial.